Question créativité, j’avoue avoir tout mis dans le titre et me trouve un peu court pour vous expliquer en quelques lignes les enjeux et ressorts et de la coopération par le jeu. Heureusement que la lecture du formateur émérite François Paul-Cavallier m’y a grandement aidé…

Avant de faire le lien entre le jeu et la coopération, tentons déjà d’en poser les principes. Pour François Paul-Cavallier, auteur prolifique sur le sujet, psychothérapeute et coach-formateur, celle-ci pourrait se définir à partir de trois dimensions :

  1. Le sens de la responsabilité individuelle dans les différentes implications de notre vie
  2. La nécessité de reconnaître chaque individu comme un être unique
  3. La capacité à relativiser, sortir du cadre pour avoir une vue globale de la situation

La coopération réside donc la capacité de chacun à se positionner en tant que sujet tout en respectant l’autre et ce, au service d’un dessein plus grand que la somme des individualités : le collectif.

Pas simple quand nous connaissons notre propension à voir le monde à l’aune de nos enjeux ou besoins exclusifs. Pas simple mais fondamental quand on mesure les bénéfices de la coopération pour une organisation.

Les bienfaits de la coopération
  • Développer de nouveaux projets
  • Renforcer le sentiment d’appartenance
  • Tisser les liens entre les individus
  • Dynamiser la communication
  • Stimuler la créativité
  • Réduire les conflits
François Paul-Cavallier – Jeux de coopération pour les formateurs

Nous le voyons, les bienfaits de la coopération sont nombreux, à condition de dépasser les freins qui peuvent la bloquer. Selon François Paul-Cavallier, le premier de ces écueils serait notre difficulté (voire notre incapacité) à écouter les besoins de l’autre et, de façon symétrique, à exprimer nos propres besoins.

Pour y parvenir, la sécurité affective ou psychologique est nécessaire de sorte que plusieurs protagonistes se sentent suffisamment en confiance pour oser s’exprimer et écouter l’autre (et pas simplement entendre). La question des émotions sera ici au centre du sujet et je vous invite à visionner cette vidéo de la chaîne YouTube « Et tout le monde s’en fout », à la fois instructive et poilante !

Une vidéo pédagogique et poilante sur les émotions et leurs besoins sous-jacents
Le rôle du jeu dans la coopération

En tant qu’équipe de formateurs, animateurs et communicants (et en tant que nous-mêmes…) nous sommes tout le temps confrontés à l’enjeu de la coopération. Et qu’il s’agisse de faire vivre et grandir un groupe en formation pour Leroy Merlin ou encore animer un séminaire de cohésion d’équipe pour la direction Communication du Département de Loire-Atlantique, nous avons pu observer le pouvoir du jeu pour aider à sortir des carcans dans lesquels les individus s’enferment ou se sentent assignés.

Les bénéfices du jeu
  • Transmettre un savoir au groupe
  • Faire émerger un comportement à changer, plutôt que de confronter les individus
  • Développer une nouvelle compétence, franchir une étape
  • Renforcer la cohésion du groupe
  • Mettre en contact avec le réel
  • Prendre plaisir, rire, être proche et s’aimer
  • Se séparer (celui-là, j’ai un peu de mal à l’admettre)
François Paul-Cavallier – Jeux de coopération pour les formateurs
Herbert, quand tu nous tiens…

« Sans en attendre rien mais pour le plaisir… »

Herbert Léonard – « Pour le plaisir »

Je ne pensais pas un jour citer Herbert Léonard mais le chanteur avait très bien décrit que l’unique récompense du jeu (de séduction ici) est le plaisir qu’il procure. Je pourrais développer à l’envi les impacts du jeu sur le je mais je m’en tiendrai à ces trois éléments fondamentaux :

  • Le jeu est un lieu d’expérimentation du possible qu’est le réel
  • Le jeu est un facteur de motivation qui signifie « mettre de l’énergie dans la vie »
  • Le jeu est auhentique car il renvoie aux pulsions les plus profondes de l’être

Gratuit, libérateur, spontané, joyeux… et fédérateur car c’est bien dans le plaisir partagé que peut naître la coopération que le Je collectif appelle de ses voeux. Et bien au-delà de 2024…

Ilustration : Elaine Guillemot